• La place de la 3D au cinéma

    Il convient d’abord de relever que la technique du film en 3D n’est pas récente et qu’elle existait déjà depuis le début de l’industrie cinématographique, c’est-à-dire depuis plus de 100 ans. Toutefois, tous les éléments technologiques nécessaires pour projeter un film en 3D devant un public n’ont pas été disponibles avant les années 1920.

    Plusieurs individus ont contribué à ouvrir la voie au film en 3D. Le premier est le scientifique et inventeur Charles Wheatstone, qui a décrit le processus de la stéréoscopie en 1838, une technique utilisée pour créer l’illusion d’une troisième dimension. Par ailleurs, il a construit le premier stéréoscope en 1840, un appareil servant à afficher des images 3D.

    Les anaglyphes, autre procédé 3D, seront crées en 1853.

    Le 28 décembre 1895 a lieu la première projection d’un film par les Frères Lumières grâce au cinématographe. Ce dernier est muni de lentilles qui projettent des photographies animées. C’est le début du cinéma muet avec le personnage de Charlie Chaplin.

    L’arrivée du train réalisée en 1903 par les Frères Lumières, est régulièrement cité comme étant le tout premier film stéréoscopique. Lors de sa sortie, il a suscité la panique chez les spectateurs qui croyaient que le train fonçait véritablement sur eux!

    On assiste ensuite à l’apparition du cinéma sonore en 1926 puis aux débuts du cinéma en couleur en 1934.

    Si la technologie permettant de créer des films 3D est connue depuis longtemps, il en est tout autrement des méthodes de visionnage qui lui sont pourtant indispensables. C’est un des principaux facteurs qui expliquent pourquoi le cinéma 3D n’a trouvé que très récemment son public.

    La 3D a connu 2 temps forts dans les années 1950 et 1980.

    Pendant la décennie de 1950 à 1960, le 3D a connu sa première période faste.
    Propulsé par le succès commercial de Bwana Devil lancé par la United Artists en 1952, le cinéma 3D intéresse désormais les grands studios. Ces derniers tournent plus d’une cinquantaine de films, dont Le crime était presque parfait d’Alfred Hitchcock et Hondo mettant en vedette John Wayne. Bien que ces films aient été tournés dans les règles de l’art, le cinéma 3D n’a pas survécu aux mauvaises conditions de visionnage dans la plupart des salles et à l’équipement complexe requis pour la projection stéréoscopique.

    Presque oublié du grand public, le cinéma 3D refait surface dans les années 1980 et plusieurs studios, grands et petits, tentent de le relancer. Ils réussissent à créer un certain engouement grâce à des films comme Jaws 3D, Comin at Ya! et Vendredi 13 – 3e partie. Toutefois, les petites lunettes en carton n’étaient toujours pas à la hauteur, et malgré son succès retrouvé, le 3D s’éclipse de nouveau.

    Avec l’arrivée du format Imax 3D, que les spectateurs découvrent pour la première fois en visionnant le film Transitions à l’Exposition universelle de Vancouver en 1986, et grâce à l’émergence de nouvelles technologies de visionnage, la 3D acquiert définitivement sa place au cinéma. Toutefois, encore réservée à quelques productions spécialisées en raison des coûts de tournage prohibitifs, le cinéma 3D ne connaît pas le succès escompté malgré une soixantaine de films en 3D tournés dans les années 1980.

    Le succès du film Avatar de James Cameron arrivé en décembre 2009 sur les écrans a servi de déclic à la reprise de la 3D. Il a mobilisé les moyens financiers et techniques nécessaires pour faire avancer les choses. Des caméras 3D ont notamment été créées spécialement pour la réalisation de ce film.

 

Le premier film en 3D sort en salle :

« Bwana Devil »

Il connaît un franc succès.

Le développement de la 3D stéréoscopique commence.

 

Hitchcock tourna grâce à cette technologie Le crime était presque parfait. Cependant, à la sortie, le processus étant passé de mode, le long métrage fut projeté de façon ordinaire. En effet, la 3D entraîne des conditions de visionnement exécrables et  le public n'adhère pas ! De plus, cette technique utilise du matériel complexe, ce que toutes les salles obscures ne peuvent se procurer.

Le procédé 3D relief connaît une période de vide jusque qu’à la fin des années 70.

    Un certain cinéaste américain nommé Steven Spielberg sort: « Les dents de la mer » (Jaws).  Le public est conquis et Jaws s'avère être le premier « blockbuster » (film à grand succès). C'est une fureur, les spectateurs retournent encore voir le film ! Hollywood utilise sur le film le fameux filon des sagas à succès. 

 

    Ainsi, sort le fameux Jaws 3 plus souvent appelé Jaws 3D. On peut également citer : Vendredi 13: troisième partie. Là encore, le procédé n'est pas tout à fait au point et le public se lasse rapidement de ce « gadget ».

 

    Le format iMax 3D relance l'intérêt du public pour le processus 3D, et l'émergence de nouvelles technologies améliore la 3D relief. Malgré le coût toujours très élevé des tournages de film 3D, des films continuent d'être produits. L'extension des salles équipées pour la 3D démarre lentement à travers le monde, en partie grâce à la construction de nombreux parcs d'attractions qui agissent sur l'essor de cette technologie.

    On peut citer l'inauguration en France par le premier ministre Jacques Chirac, du fameux « Futuroscope », près de Poitiers, entièrement imaginé par René Monory ( mort le 11 avril 2009).

 

    Cet « observatoire du futur » propose des films en relief. 

Il s'équipe en iMax 3D.

 

    De nombreux parcs d'attraction, dont DisneyLand, projettent massivement des films stéréoscopiques, tels que « Captain EO », avec Mickael Jackson, ou encore « Chéri, j'ai rétréci le public ». La 3D n'a connu aucune baisse de régime. Elle ne cesse de croître : l'ère du numérique, l'apogée de l'animation 3D et le monopole des jeux vidéos... Tout ceci stimule la 3D ! La 3D progresse si vite que plusieurs cinéastes l'annoncent  comme l'avenir du 7ème Art. Elle s'inscrit donc dans la lignée des changements fondamentaux de l'histoire du cinéma.

 

    On observe une évolution ralentie de la 3D relief, de 1996 à 2009, le temps que les cinémas se procurent le nouveau matériel et que le tournage des films soit opérationnel.

 

2009 : L’année du 3D relief, on assiste à une immense immersion dans la 3D au cinéma dans le monde entier.

 

Le phénomène Avatar

    Il est devenu inutile de présenter Avatar, l'un des plus grands succès de l'histoire du cinéma. Sorti fin 2009 avec un budget de 460 millions de dollars (dont 146 millions de budget publicitaire…), Avatar est le film le plus cher de l’histoire du cinéma mais aussi le plus rentable. Ce film a dépassé le seuil symbolique du milliard de dollars de recettes après seulement deux semaines d’exploitation et il détient maintenant le record mondial avec 1,9 milliards devant le Titanic, autre succès du même réalisateur.

 

 

 

• Un bilan encore mitigé