• L'alioscopie

    Le dernier procédé que nous allons étudier est l’alioscopie. Utilisé par les télévisons 3D, elle pourrait cependant très bien un jour faire son apparition au cinéma. Ce procédé ne nécessite pas de lunettes, on dit qu’il est « auto-stéréoscopique » (l’auto-stéréoscopie est un terme étendu à toute vison en relief sans lunettes).

    Le principe de l'auto-stéréoscopie existe en photographie depuis le début du XXe siècle. Ainsi, des cartes postales, des supports publicitaires, des gadgets ont exploités ce procédé.

    Cet ingénieux dispositif a été inventé pour la photographie par Maurice Bonnet sous forme de lentilles cylindriques. En France, Pierre Allio a adapté l’idée en 1987 à la télévision numérique en créant sa société Alioscopy.

    L’alioscopie consiste a placer à la surface de l’écran un réseau de micro-lentilles, dit réseau lenticulaire. L’image projetée derrière le réseau doit être composée de micro-images imbriquées représentant la scène filmée sous des points de vue différents. L’observateur, s’il se place sur une des bonnes positions par rapport à l’écran, voit avec chaque œil, au travers de chaque lentille, des pixels différents. Sur chaque œil se reconstitue une image complète différente.

    Cette technique de réalisation d'images en relief sans lunettes nécéssite un codage et un décodage :

    Le codage: pour prendre des images, on va en fait les " coder " : on place un premier réseau lenticulaire (système de lentilles spéciales) sur un caméscope ou un appareil photo " de base ". Lors de la prise de vue, le réseau lenticulaire permettra en fait l'enregistrement de quatre images différentes.

    Le décodage : un second réseau lenticulaire placé devant l'écran "recompose" ces points de vues en une image pour chaque oeil.

 

 Comment cela fonctionne-t-il ?

    Principe avec une base de 2 images:

    Pour ensuite visualiser l'image en relief, l'écran est muni d’un réseau lenticulaire c’est-à-dire contenant des lentilles sous forme de barrettes placées verticalement. L'écran affichera ainsi deux images mélangées en colonne.

    A = pixels de l'image de droite
    B = pixels de l'image de gauche

    ABABABABABABA
    ABABABABABABA
    ABABABABABABA
    ABABABABABABA
    ABABABABABABA
    ABABABABABABA

Ecran muni d'un réseau lenticulaire

    Grâce à la réfraction de la lumière engendrée par le réseau lenticulaire, l'œil gauche ne voit que les colonnes A et l'œil droit que les colonnes B, chaque œil percevant ainsi une image différente. Le relief est donc présent.

 

    Le même principe peut donc être appliqué avec une base de plusieurs images. Il peut alors y en avoir jusqu'à 64 pour l'alioscopie !

    L'avantage pour l'utilisateur est qu’il détient une plus grande plage de mouvement de la tête puisqu'une multitude de points de vue sont possibles selon la position de l'observateur. Cela devient donc plus confortable. Cependant la résolution de l'image est divisée par quatre avec ce procédé. De plus, après une longue exposition, il provoque des maux de tête. Le grand point positif est qu'il n'y a pas besoin de lunettes : on appelle ceci un procédé d'autostéréoscopie.

Schéma récapitulatif de l'alioscopie dans le cas le plus simple de 2 points de vue différents

 

Maintenant que nous avons fini l'étude des procédés permettant de reconstituer la 3D, passons à la dernière partie de notre TPE :

 

III/ L'application de la 3D