• La projection alternée

    A la base créé pour les jeux vidéos, la projection alternée est un autre moyen de restituer le relief qui s'établit peu à peu au cinéma et remplace progressivement la polarisation. Cette technique est ammené à se développer dans les années à venir.

    Avec ce procédé, on ne projette plus les images destinées à chaque œil simultanément (comme le fait l’anaglyphe et la polarisation) mais alternativement. On utilise pour cela un projecteur pouvant projeter plus de 100 images par seconde en faisant alterner l’image de gauche avec l’image de droite ( selon le même principe que les procédés déjà étudiés, la bande de gauche et la bande de droite n'ont pas exactement la même perspective). L’œil nu voit un film flou correspondant à la superposition des images des deux yeux.

    Le port de lunettes est donc nécessaire. Les lunettes utilisées dans le cadre de la projection alternée s'appellent lunettes actives ou encore lunettes à obturation LC ( Liquid Crystal ).

 

Lunettes actives utilisées avec la technologie de projection XPand

 

    C'est un procédé dit "alterné" car les cristaux liquides présents dans les lunettes occultent à tour de rôle oeil droit et oeil gauche lorsque l'image ne lui est pas destinée. C'est également à cause de ces cristaux liquides que les lunettes sont qualifiées d' "actives", contrairement aux lunettes anaglyphe ou aux lunettes à filtres polarisants, qui sont des lunettes "passives".

    Les lunettes actives sont munies d’une batterie integrée qui leur permet d’obturer alternativement chaque œil grâce à des cristaux liquides. A l'aide du récepteur dont elles sont dotées, elles sont directement synchronisées avec le projecteur qui alterne les images droite et gauche par un signal infrarouge, envoyé par un émetteur qui se situe au-dessus de la cabine de projection. La bonne synchronisation entre les lunettes et l'écran est primordiale car contrairement aux lunettes 3D à polarisation ou aux lunettes 3D anaglyphe, les images gauche et droite ne coexistent jamais sur l'écran.

    Le verre des lunettes est constitué de deux plaques entre lesquelles des cristaux liquides ont été injectés pour former une couche uniforme.

    Lorsque les lunettes sont activées, les panneaux de cristaux liquides se mettent à tourner très rapidement.

    Suivant le signal électrique qu’on applique aux cristaux liquides, ce système d’obturation rend le verre opaque ou transparent : les panneaux bloquent ou laissent passer la lumière. Cela permet de séparer les deux plans de l’image en relief.

    Les images que nos yeux perçoivent restent imprimées sur notre rétine pendant un cours laps de temps avant de disparaître et de laisser place à l’image suivante. Cette durée s’appelle la persistance rétinienne : chez l’Homme elle est environ de 12 images par seconde.

Animation marrante qui illustre le phénomène de persistance rétinienne : lorsqu'on fixe le point sur la première image colorée, on parvient à distinguer pendant un court laps de temps les couleurs des murs sur la deuxième image qui est pourtant en noir et blanc.

    L'enchaînement des images nous permet de voir des images en continu et non une succession d'images et de vides. La persistance rétinienne est donc l'un des phénomènes visuels expliquant notre perception de mouvement devant un film de cinéma.

    La fréquence d’obscuration des verres étant d’une trentaine d’image par seconde, cela explique pourquoi l’impression de relief est ressentie alors qu’un seul de nos deux yeux ne regarde l’image.

    On ne ressent donc pas la sensation de clignotement et l'effet d'alternance puisque la fréquence d’obscuration des verres est nettement supérieure à la persistance rétinienne.

    Ainsi, le spectateur ne voit qu’une image en continu, ce qui lui procure une sensation de relief, alors qu'en réalité ce sont deux images distinctes, alternées, dont la combinaison des deux permet une vision en trois dimensions.

Schéma récapitulatif du fonctionnement de la projection alternée.

 

    Ce procédé est donc très efficace mais nécessite une synchronisation des lunettes avec le projecteur extrêmement précise. En effet, le moindre retard d’un dixième de seconde (que ce soit pour l’obscuration des verres ou de la projection de l’image) entraine l’inversion des images : l’œil gauche verra l’image normalement destinée à l’œil droit et l’œil droit, celle destinée à l’œil gauche. C'est ce qu'on appelle le relief inversé.

    Maintenant que nous avons compris le principe de projection alternée, passons à l'étude du dernier procédé permettant de recréer la 3D :

 

• L'alioscopie